La multiplication des réseaux radioamateur. Une hérésie ?

J'ai longtemps pensé que le monde des radioamateurs était orienté vers une entraide, une entente inconditionnelle, que nous devions avancer ensemble dans une direction, mais visiblement, je me suis trompé de A à Z.

Je veux parler aujourd'hui des réseaux utilisant l'Internet comme moyen d'augmenter le cercle des OMs autour de nous. L'idée était formidable au départ. Implanter des relais un peu partout sur le territoire et les interconnecter. Autre moyen, se doter d'un HOTSPOT perso (mini relais au domicile et connecté à l'Internet).

Seulement voilà, comme les radioamateurs sont très majoritairement des personnes du sexe masculin, chacun dans son coin allait développer son propre réseau pour prouver qu'ils "ont la plus grosse".

Résultat, on se retrouve avec une foultitude de réseaux, et il devient quasiment impossible d'appeler un OM puisqu'on ne sait pas sur quel réseau il se trouve.

Dans cette liste non exhaustive on trouve :

RRF : Réseau des Répéteurs Francophone avec plusieurs salons
RI49 : Réseau Interconnecté du 49
FON : French Open Network
ARA : Auvergne Rhône Alpes
French Riviera
Echolink

Sans parler des réseaux numériques :

C4FM
DMR (divisé en Brandmeister et YSF)

Même là, il faut faire un concours de la plus grosse...) Si vous êtes en Brandmeister sur le salon 208, vous ne pourrez pas causer avec votre voisin qui est sur le 208 en YSF... Sans commentaires.

Mais dans le cas du numérique, c'est les constructeurs de matériel qui voulaient développer chacun de leur côté un réseau.

J'en oublie un paquet, des moins utilisé encore.

On me dira : "oui, mais ça permet de discuter avec des gens à l'autre bout de la terre". Bah non, même pas, puisque dans chaque pays ou pour chaque langue, des réseaux ont été crée.

En plus, de nombreux amoureux de la radio se posent la question suivante : Est-ce vraiment du radio amateurisme ? Beaucoup d'utilisateur ont un pocket VHF ou UHF et communiquent avec leur HOTSPOT installé dans leur bureau ou leur cuisine. A partir de là, tout se passe par Internet jusqu'aux autres HOTSPOT ou relais (en passant par un serveur).

Je ne suis pas contre cette pratique, puisque la solution permet à des OMs qui ne peuvent pas avoir d'antennes à leur domicile de continuer à "jouer au radioamateur". Mais est-ce vraiment pour ça qu'ils avaient passé leur licence à l'époque ? J'en doute.

Je n'ose même pas m'aventurer sur le dossier "contenu des QSO". Quand je suis dans mon bureau, je suis resté plusieurs semaines à l'écoute de ces réseaux, et j'ai eu la chance incroyable d'entendre de nombreux "QSO PROSTATE", ces OMs d'un certain âge qui ne savent plus que parler de leur santé. Je me souviens d'un gars qui avait chuté en vacances et qui racontait durant 3 semaines, toutes les 2 heures ses mésaventures. En plus il était conscient de ce qu'il faisait puisque régulièrement il disait "ce n'est pas de la radio" et il continuait de plus belle.

Je ne parle pas non plus des QSOs, pouvant être même techniques, mais avec plus de "HEUUUUUUU" et de bâillements les uns après les autres pour qu'au bout de 3 minutes se font couper par le TOT de leur poste ou du réseau utilisé.

Sinon, un QSO standard sur ces réseaux, c'est l'échange des indicatifs, le lieu, le temps et fini... plus rien... Le pire c'est que les deux mêmes personnes sont capables de recommencer la même chose le lendemain !

Je n'ose imaginer un jeune passionné de radio qui tombe sur un de ces QSOs. Il sera dégouté et quittera ce monde passionnant.

Ces derniers temps, j'ai eu l'occasion de discuter et même de rencontrer des passionnés de la radio, qui utilisent le PMR ou la CB, et qui me disent qu’ils ne passeront pas le certificat à cause de ça.